top of page

L'histoire des militaires de Victoriaville

 

Visitez le site de Société d'histoire et de généalogie de Victoriaville

Société d'histoire et de généalogie de Victoriaville


 

Les Bois-Francs en temps de guerre



Par Monique Giroux
ecriture_illimitee@hotmail.com

Monique Giroux a recensé et écrit des anecdotes historiques, dont plusieurs inédites ou méconnues, sur toutes les municipalités le long des chemins Craig, Gosford et le Chemin Provincial. Un livre de photos historiques paraîtra en 2010.

La conscription

Au début de la Première Guerre mondiale (1914 à 1918), les soldats canadiens envoyés au front en Europe étaient tous des volontaires.

Dès 1915, le gouvernement conservateur avait envoyé des recruteurs à Victoriaville pour promouvoir l'enrôlement. Ces recruteurs étaient payés à " la pièce ". Ils n'hésitaient pas à offrir des consommations aux jeunes hommes. Une fois que ces derniers étaient ivres, ils les faisaient signer leur engagement qu'ils ne pouvaient ensuite contester. Ils étaient devenus des conscrits " volontaires ".

À partir de février 1916, les hommes des comtés de Nicolet, Drummond et Arthabaska, âgés de 18 ans et plus, qui souhaitaient s'enrôler, purent le faire au bureau de recrutement que le ministère de la Milice avait ouvert à Arthabaska sous la direction de Monsieur Bruère Girouard.

Refus d'obtempérer

En 1917, le nombre de volontaires devenant insuffisant, le gouvernement fédéral a voté la conscription. Cette loi obligeait tout citoyen, bien portant et âgé de 20 à 35 ans, à participer activement à la guerre. Les Québécois, contrairement aux citoyens des autres provinces, ont refusé d'obéir.

Il y a eu de grandes émeutes à Montréal et à Québec et 18 000 des 19 000 mobilisés ont préféré fuir dans la forêt, se mutiler ou vivre cachés plutôt que se conformer à la loi. Seulement 4,6 % des volontaires mobilisés ont été des Canadiens français.

Réagissant à cette situation, le gouvernement Borden a engagé des hommes pour retrouver les fuyards et les remettre aux autorités. On leur a donné le nom de " spotters ". Inutile de préciser que ces hommes étaient assez peu appréciés de leur entourage.

Émeute : quatre morts et 70 blessés

La situation s'est envenimée le 28 mars 1918 à Québec alors que la foule s'en est prise à un " spotters " qui avait arrêté un jeune qui n'avait pas de certificat d'exemption. Le lendemain, les bureaux de conscription ont été saccagés par la populace en colère.

Le 30 mars, le gouvernement a envoyé un corps d'armée venant de l'Ontario pour prendre le contrôle de Québec. Dans la soirée du 1er avril, l'armée a vidé les endroits les plus fréquentés et a pris position au coin des rues Saint-Joseph et Bagot. Ce fut l'affrontement. L'armée a tiré dans la foule. Quatre* manifestants ont été tués et 70 autres blessés.

Pendant que la situation s'envenimait au Québec, elle s'améliorait en Europe. On pouvait enfin entrevoir une fin au conflit. À la suite de l'échec de leur contre-offensive en juillet 1918, et à l'arrivée en renfort de quatre millions de soldats américains, dont le pays venait de déclarer la guerre à l'Allemagne, les Allemands ont compris que la défaite n'était qu'une question de temps. On l'a également compris de ce côté-ci de l'Atlantique et on a cessé de recruter des soldats dont la fin de la formation coïnciderait avec la fin du conflit. Si la fin de la guerre n'avait pas été imminente, qui sait jusqu'où la désobéissance civile aurait dégénéré?

Le 29 mai, la ville d'Arthabaska a adopté une résolution de protestation contre la conscription tout comme : Princeville, Saint-Paul-de-Chester, Lyster, Saint-Norbert, Saint-Julien, Saint-Rémi-de-Tingwick et plusieurs autres paroisses.

En décembre 1917, juste avant les élections fédérales, le nouveau gouvernement de coalition, dirigé par Robert Borden, a promulgué un décret accordant aux fermiers et aux ouvriers agricoles l'exemption du service militaire, ce qui a diminué les tensions. En 1918, Borden revint sur sa promesse et le service militaire redevint obligatoire pour les fermiers. Le 10 avril, un Arrêté en conseil a annulé les exemptions accordées aux jeunes de 20 à 22 ans.

Le 18 juillet, un grand nombre de jeunes gens du comté d'Arthabaska ont reçu l'ordre de se rapporter aux casernes de Montréal. Ils sont revenus exemptés en tant que fils de cultivateurs le 29 août.
 


Affiches de la Première Guerre mondiale, bibliothèque du Canada.

 

L'histoire se répète pour la Deuxième Guerre

L'histoire s'est répétée lors de la Deuxième Guerre mondiale. Au référendum de 1942, le Québec s'est prononcé à 71 % contre la conscription alors que les autres provinces ont voté à 80 % pour.

Dans le comté de Drummond-Arthabaska, le vote a été encore plus hégémonique, 92,7 % de l'électorat s'est prononcé contre la conscription. Sur les 15 268 électeurs inscrits, 12 995 ont voté contre et 607 pour.

Voici les résultats par localité, le premier chiffre est le nombre de votes pour le plébiscite et le deuxième le nombre de votes contre : Sainte-Séraphine 1-46, Sainte-Élisabeth 4-271, Saint-Albert 3-314, Sainte-Clotilde 14-556, Saint-Valère 8-443, Sainte-Anne-du-Sault 13-677, Saint-Louis-de-Blandford 3-207, Saint-Rosaire 3-337, Stanfold (Princeville) 25-965, Saint-Norbert 22-445, Sainte-Hélène 6-275, Saint-Paul 24-516, Arthabaska 59-826, Victoriaville 339-4 764, Warwick 33-1 262, Tingwick 41-586 et Saint-Rémi 9-305.

Il y a encore eu des hommes qui ont préféré se mutiler et se cacher pour éviter l'enrôlement, mais il n'y a pas eu d'émeutes aux conséquences aussi désastreuses que celle de 1918.

Malgré ce vote ouvertement défavorable, quatre frères d'une même famille se sont enrôlés pour servir outre-mer. Quatre des 14 enfants de Joseph Lemay, cultivateur de Sainte-Élisabeth-de-Warwick, Joseph fils, Arthur, Armand et Eugène, des débardeurs du port de Trois-Rivières, faisaient partie du Deuxième bataillon de réserve du régiment des 1 121.
 


On remarque que les affiches de la Deuxième Guerre sont
davantage axées sur l'achat des obligations que sur le
recrutement. (Archives canadiennes)

Raison d'État

Durant la Deuxième Guerre mondiale, les autorités militaires ont demandé aux Frères du Sacré-Cœur de leur louer en tout ou en partie le Collège Commercial de Victoriaville (aujourd'hui l'Office Municipal d'habitation, l'Ermitage et l'école Le Manège) sur la rue du Grand Tronc. Ils souhaitaient y ouvrir une école d'aviation militaire pouvant accueillir 1 200 étudiants. À la suite de deux refus, en 1941, invoquant des raisons d'ordre national, les frères ont été contraints à céder le collège pour 850 000 $ comptant.

Voici le communiqué publié dans L'Union des Cantons de l'Est le 20 février 1941. " Le révérend Frère Sébastien du Collège Commercial de Victoriaville, au nom des autorités de cette institution, nous prie d'annoncer à nos lecteurs que le collège est vendu et que les élèves partiront pour leurs foyers ou d'autres maisons d'éducation au début de la semaine prochaine. Contrairement à ce que plusieurs journaux ont annoncé, les Frères se trouveront une résidence à Victoriaville et n'iront pas à Granby. La nouvelle parue dans l'Action Catholique annonçant que le nouveau collège était déjà en construction est également fausse et sans fondement. "

Le 27 février, 400 élèves ont quitté le collège ainsi que 40 frères que l'on surnommera " Les quarante martyrs de Sébaste ", du nom du directeur Frère Sébastien.

C'est en mai 1941 qu'on débuté les travaux de construction du nouveau collège sur la terre d'Omer Gauthier et la partie sud de la terre d'Alphonse Boulanger acquise un mois après le départ des élèves.

Le 20 juin 1942, le nouveau Collège Sacré-Cœur a été béni et en septembre 400 pensionnaires et 50 externes y ont fait leur entrée. En 1969, les Frères ont vendu le Collège qui est devenu le Cégep de Victoriaville. Ils ont reconstruit à Arthabaska où tout avait commencé. Ce magnifique bâtiment a été vendu récemment.

L'école d'aviation

Le " British Commonwealth Air Training Plan " est entré en fonction à la fin de février sous la direction de douze officiers. Des avions étaient démontés dans les salles pour en enseigner aux élèves le fonctionnement.

En avril de la même année, les 500 élèves, provenant de toutes les parties du Canada, ont défilé dans les rues de Victoriaville.

En mai, le Major-Général R. A. Laflèche a été reçu avec les honneurs par le Major Fidèle-Édouard Alain, commandant du " Fourth Army Troops ", en présence du député fédéral Armand Cloutier et Me Jean Massicotte.

Quelques jours plus tard, il y a eu une grande manifestation pour inciter les citoyens à souscrire à l'Emprunt de la Victoire communément appelé " les bons de la victoire ". La foule qui a regardé passer la parade dirigée par Hector Gaudet a été évaluée à 15 000 personnes. Albert Morissette, président exécutif du comté, ainsi que les vice-présidents, J. Édouard Alain de Victoriaville Furniture et W. Parenteau gérant de la division sud de The Shawinigan Water and Power étaient présent. On a remis à Monsieur et Madame J.E. Gougeon une décoration pour souligner le sacrifice de leur fils Roger, mort au combat.

Dès l'automne, un hôpital militaire moderne, avec guérite, aménagé près de l'école militaire, a été fonctionnel.

De mars 1941 à novembre 1944, on a formé des milliers d'aviateurs qui se préparaient à aller au front. Ces jeunes hommes provenaient des provinces de l'est du Canada et quelques-uns de l'Ontario. Les jeunes hommes de la région ont été sollicités pour s'engager dans les rangs des recrues par une campagne de recrutement. Les recrues qui démontraient une grande souplesse de mouvements, de l'intelligence et de l'ingéniosité étaient formées et intégrées dans l'Armée Active du Canada.

C'était la guerre. On ne savait pas si ces beaux jeunes hommes, si séduisants dans leurs uniformes, reviendraient… il y eut des idylles… et plusieurs naissances illégitimes à la suite de ces séjours de formation.

Quand Churchill et Truman ont annoncé la fin de la guerre, toutes les églises de la région ont fait sonner leurs cloches. Les gens sont sortis dans la rue et se sont donné l'accolade. C'était le 8 mai 1945 et il était 11 heures de l'avant-midi.

Après la guerre, l'école est devenue vacante. En 1952, les Sœurs Hospitalières ont pris la charge du bâtiment qui est devenu l'Ermitage Saint-Joseph. Un incendie a détruit une grande partie de la bâtisse en 1958. Il ne reste de la bâtisse d'origine que la partie à l'épreuve du feu construite en 1938.

Le cénotaphe de Victoriaville

Construit dans les années 1930 au centre-ville de Victoriaville, près de l'Hôtel de Ville, le cénotaphe voulait initialement rendre hommage aux soldats originaires de Victoriaville décédés au cours de la Première Guerre mondiale.
 


Le cénotaphe de Victoriaville

On y a ajouté les noms des soldats morts au combat lors de la Deuxième Guerre mondiale ainsi que ceux décédés à la guerre de Corée.

Voici les noms des soldats morts pour la patrie lors de la Première Guerre mondiale de 1914-1918 : Abbé Crochetière, capitaine; Eugène Auger, Jérémie Desloges, Wellie Marchand et Maurice Martel, soldats.

Pour la Seconde Guerre mondiale 1939-1945 : l'aviateur Charles Tourville et Roger Lambert, officiers; Maurice Renaud et Gabriel Maheu, sergents; René Langlois, Maurice Roux, Jean-Paul Houle, Fernand Poudrier, J. P. Boudreau et Richard Lagacé, soldats; Roger Gougeon, matelot et Armand Gauthier, aviateur.

Et finalement, pour la guerre de Corée : Albert Fortier et Gérard Leblanc, soldats.

HMCS Victoriaville

There has been only one vessel named Victoriaville in the Royal Canadian Navy.

HMCS Victoriaville (K684 / 320) / River-class frigate / Prestonian-class ocean escort

Commissioned on 11 November 1944 at Québec City, Victoriaville arrived at Halifax, Nova Scotia, on 3 December and late that month proceeded to Bermuda to work up. In February 1945 she was assigned to Escort Group C-9, leaving Halifax on 27 February to join convoy SC.168 for her passage to Londonderry, Northern Ireland, where the group was based. Victoriaville spent the balance of the war on North Atlantic convoy duty.

She left Barry, Wales, on 2 May to pick up convoy ON.300 on her way home to Canada, and on 12 May escorted the surrendered U-190 into Bay Bulls, Newfoundland. She began refit at Saint John, New Brunswick, on 24 May but work was stopped on 20 August, and on 17 November the ship was paid off at Sydney, Nova Scotia, and laid up at Shelburne, Nova Scotia. Subsequently sold to Marine Industries Ltd., Victoriaville was reacquired by the Royal Canadian Navy and re-commissioned on 25 September 1959; following conversion to a Prestonian-class ocean escort, she was employed mostly for training. On 21 December 1966 she assumed the name and duties of the retiring diving tender Granby, but was paid off 31 December 1973 and sold for scrap the following year.

Badge of HMCS Victoriaville.

  • Builder: George T. Davie & Sons Ltd., Lauzon, Québec

  • Date laid down: 2 December 1943

  • Date launched: 23 June 1944

  • Date commissioned: 11 November 1944

  • Date paid off (final): 31 December 1973

  • Displacement: 1468.8 tonnes

  • Dimensions: 91.9 m x 11.1 m x 2.7 m

  • Speed: 19 knots

  • Crew: 141

  • Armament:(River) two 4-inch (102-mm) guns (1 x II), one 12-pound (5.45 kg) gun, eight 20-mm guns (4 x II), one Hedgehog mortar and depth charges; (Prestonian) two 4-inch (102-mm) guns (1 x II), six 40-mm guns (1 x II, 4 x I), and two Squid mortars

  • Motto: “Domine Dirige Nos” (Direct us, O Lord)

Battle honours

  • Atlantic 1945

bottom of page